Oscar Wilde a dit :
« Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais. »
J’ose croire qu’il avait raison, ce monsieur. Avez-vous déjà fait quelque chose sur un coup de tête ? Moi, oui. J’ai quitté Montmartre pour le Mont-Royal.
« Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais. »
J’ose croire qu’il avait raison, ce monsieur. Avez-vous déjà fait quelque chose sur un coup de tête ? Moi, oui. J’ai quitté Montmartre pour le Mont-Royal.
Souvenir heureux de mes derniers jours à Paris |
Alors, en juin 2013, j’ai vidé mon « appartement » parisien situé au 6e étage d’un immeuble haussmannien sans ascenseur. Je laissais derrière moi 215 pi2 (j’ai été faire la conversion pour donner l’impression que je vivais dans plus grand que 20 m2) de merveilleux souvenirs, sans savoir ce qui m’attendrait le lendemain de l’autre côté de l’Atlantique.
Une grande partie de mes 215 pi2 |
L’arrivée
Débarquer un 1er juillet à Montréal, c’est surprenant. Ça met tout de suite dans le bain. Je passe mon premier été avec d’autres Français fraichement arrivés au Québec. Je me rends compte que le monde est ridiculement petit.
Quelques semaines plus tard, c’est la rentrée à l’Université de Montréal. Je suis surexcitée. Je vais enfin me faire des amis québécois. Enfin, c’est ce que je croyais. Je me rends compte que ce n’est pas si simple. Que le fossé culturel entre le Québec et la France se ressent profondément dans les relations interpersonnelles. Avec ma détermination à vouloir m’intégrer, et, malgré tout, mon amour grandissant pour le Québec, j’ai décidé de prendre le caribou par les cornes et de m’adapter à ces différences, d’en faire une force plutôt qu’un obstacle. Puis, tout vient à point à qui sait attendre. Il faut donner du temps au temps. Goutte à goutte, on emplit la cuve. Bref, au fil des tempêtes, je fais la connaissance de celui qui deviendra mon premier véritable ami québécois. Merci G. pour ta fidélité, et d’avoir le courage de m’endurer encore aujourd’hui ! S’en suivront d’autres rencontres, plus belles les unes que les autres.
Mais, ce n’est pas tout. Il y a d’autres choses bien différentes au Québec, auxquelles j’ai dû faire face et m’adapter…
Le vocabulaire
- Apprendre à ne plus dire le mot « gosse » en public, au début, ce n’est pas simple. Genre, « Je connais un gars il a fini par avoir 7 gosses ! », c’est difficile.
- Se rappeler qu’une écharpe en France est un foulard au Québec; et vice-versa.
- Se rappeler qu’une sucette en France est un suçon au Québec; et vice-versa.
- Ne pas dire un bonnet, mais une tuque.
- Savoir que quelque chose d’écœurant peut être finalement très bon.
- Comprendre qu’une gomme, ça se mange.
- Découvrir des mots : abrier, achaler, bibitte, capoter, chum, magané, pantoute… et j’en passe.
La nourriture
- Devoir manger de la poutine quand t’as envie d’un kébab. Et finalement, ne plus pouvoir s’en passer.
- Voir qu’un camembert peut facilement couter 10 $. Plus taxes. Apprendre à manger du cheddar.
- Marcher dans les rayons du supermarché (que j’appelle désormais « épicerie ») et se rendre compte que la moitié des aliments est inconnue à mon estomac et à mon palais. Se sentir dans le labyrinthe d’Alice au pays des merveilles.
L’accent
- Passer pour une idiote en disant les mots anglais avec un accent plus-que-français. Aussi, le plus souvent, avoir de la difficulté à se faire comprendre.
- Se faire demander « Ça fait combien de temps que tu es au Québec ? », sans même avoir précisé que je ne viens pas d’icitte.
- Écouter des émissions à la télévision et devoir être très concentrée pour comprendre certaines personnes.
Aujourd’hui, je travaille dans une entreprise québécoise, entourée de Québécois; j’écris même en joual. La phase d’adaptation laisse doucement place à l’acculturation, et je me fais dire que je suis « Québécoise d’origine française ». Pour tout ce bonheur et celui à venir, merci le Québec !
Alena
Alena