Peintre montréalais des années 40, Jean-Paul Riopelle est l’un des plus grands artistes canadiens du XXe siècle. Son œuvre est un témoignage de la modernité, une ode à la liberté.
Artiste ouvert sur le monde, ses pinceaux et ses idées ont voyagé du surréalisme à l’abstraction et ont notamment fait escale à New York et à Paris. En France, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, son style évolue intensément et il passe du temps à expérimenter de nombreuses techniques de peinture : application de plusieurs couches de matière s’apparentant à la sculpture, projection de filaments de peinture ou encore application de la peinture au moyen de couteaux.
C’est primé de nombreuses fois que Riopelle part pour un autre monde, à l’aube du printemps 2002.
J’ai entendu parler de Riopelle pour la première fois il n’y pas si longtemps. Bien qu’il ait passé quelque temps à Paris, ne me jugez pas, cela fait partie de ma phase d’acculturation.
Ce jour-là, je me baladais avec mon chum au centre-ville de Montréal. Je ne sais pas pourquoi, mais en passant Place Jean-Paul-Riopelle, mes yeux se sont posés sur le panneau du nom de la rue. Puis, pensant tendre un piège énigmatique à mon professeur particulier du Québec, je lui ai demandé « Tu sais qui c’est Riopelle ? ».
Je crois qu’il s’est retenu d’être offusqué.
Le plus incroyable dans tout ça, c’est que quelques semaines plus tard, en arrivant à l’agence, mon nouvel ami Jean-Paul était là. Presque en chair et en os. À peine eus-je le temps de faire couler quelques gouttes de café dans ma tasse immaculée que Mathieu me lança, excité comme un enfant le jour de Noël : « Viens dans la salle de création ! »
19 x 13 pouces de Riopelle se tenaient là, aux côtés de la silhouette de Nina Simone.
Je ne me suis pas retenue d’être ébahie.
Ses couleurs, ses formes, son énergie, son rythme : c’est comme si ce tableau était fait pour être là où il est aujourd’hui. Son environnement est adapté au nôtre. Notre environnement est adapté au sien. Le fit parfait.
Ainsi, depuis plusieurs semaines, notre belle salle de création revêt les couleurs d’une œuvre originale de Jean-Paul Riopelle. Un tableau issu d’une série prénommée Teddy Bear, qui a vu le jour en 1972.
« Quand on se met devant une toile vierge pour peindre, on renie toutes les toiles qu’on a faites avant. Sinon, à quoi bon ? »
Cette déclaration de Riopelle est pleine de vérité, et s’applique tout aussi bien à ce qu’on vit en création publicitaire. La page blanche, celle à qui on peut donner le sens qu’on veut, offre des possibilités infinies. Là réside toute sa beauté. Riopelle nous aurait-il inspirés depuis qu’il s’installe avec nous en brainstorm ? À en croire le dynamisme grandissant de Camden ces dernières semaines, peut-être…
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