Le congé des Fêtes est névralgique à ma démarche de publicitaire. Voici pourquoi en cinq points. Et si vous n’avez pas congé pendant cette période, peu importe la raison, je suis désolé pour vous. Sincèrement, envoyez-nous votre CV à l'agence cette année pour régler cette question une fois pour toutes.
1- L’authenticité sociale
Être exposé à la famille, aux amis, aux amis des amis, échanger avec différents types d’individus, constater les tendances éphémères comme celles qui perdurent, cerner les préoccupations, encercler les déclencheurs… la vie sociale sur le terrain permet à tout créatif de s’imbiber des prémisses qui font que les campagnes fonctionnent. Pas de préjugés, que du vrai par des gens vrais et peu biaisés. Évidemment, nous pouvons en tout temps échanger avec les autres, mais rarement aussi sincèrement, avec autant de diversité et dans un contexte aussi propice à faire le point. La clé: parler peu et écouter beaucoup. Une occasion unique.
2- Redevenir la proie des médias
Mon quotidien repose sur l’atteinte de nos cibles et l’induction d’une perception ou d’un passage à l’action au profit d’une marque ou d’une organisation. Je n’arrête jamais de tout analyser ce que je vois dans les médias de masse de mon angle de créatif en déduisant les «briefs» reçus par les agences. Lorsque le Temps des Fêtes arrive et que je bois mon lait de poule teinté de rhum dominicain en regardant confortablement Le sapin a les boules, je redeviens celui à qui l'on veut vendre des téléviseurs toujours plus plats et des caisses de bière qui goûte l’eau. Cette posture me permet de me rapprocher de ce que vivent réellement ceux que je veux joindre. Essentiel.
3- Faire le ménage dans sa tête
Être créatif n’est pas un boulot, c’est une posture psychologique, c’est un état d’esprit. Or, le seul problème à ne jamais décrocher ou presque, c’est qu’on en vient à s’encombrer le ciboulot au point de ne plus savoir quoi faire de toutes ces images qui planent dans notre tête. Quand les seules tâches importantes de ta journée sont d’ouvrir des huîtres et de servir des bulles, ou encore de décider quelle bouteille de vin apporter lors d’un souper, un certain ménage se fait. À monter des Legos architecture avec fiston, à regarder une série suédoise sous-titrée ou à lire des romans comme l’excellent dernier Baricco, nous en finissons par réellement abandonner une tonne d’idées inutiles. Faire respirer sa psyché et faire le ménage de son hémisphère droit, c’est se donner la chance de pouvoir accueillir de nouvelles idées encore meilleures, le temps venu. Et il viendra vite. Névralgique.
4- Visualiser l’avenir et se faire un plan
Je le mentionnais plus tôt, le Temps des Fêtes est propice aux bilans et à un certain recul sain. Après quelques jours de ce régime fort en calories, à se vider la tête et à retrouver son essence, il est habituel de voir rejaillir cette quête et de rêver d’un avenir toujours meilleur. À quoi bon vivre dans un système capitaliste si ce n’est pas pour rêver à une agence encore plus grande, qui torche plus et qui en rend quelques uns jaloux? Mais rêver ne veut rien dire si nous ne pouvons pas établir un plan d’attaque qui nous permettra de convertir ces visions en réalités. Généralement, en s’approchant du jour de l’an, tout ça prend forme. C’est presque magique.
5- Boire plus et prendre des notes
C’est connu, la moyenne des ours consomme plus d’alcool pendant le Temps des Fêtes. Pourquoi refaire le monde en compagnie d’amis et de proches après quelques verres d'un bon Barolo pour ensuite tout oublier le lendemain d’une nuit de digestion ardue? Avoir près de soi un téléphone intelligent ne nous rend pas plus intelligents, mais ça nous permet néanmoins de prendre des notes. Et même si 90% de ces notes apparaissent incohérentes après coup, il se peut qu’une seule idée fasse la différence. Une seule. Alors prenez des notes et n’oubliez jamais que nous ne sommes jamais qu’à une ou deux idées près de la réussite.
Sur ce, bonne fin de Temps des Fêtes, ralentissons le temps car il passe trop vite le reste de l’année!