Quand vous avez des enfants, que vous désirez les gâter un peu (à tort ou à raison, anniversaire ou pas) et que vous détestez Wallmart pour une des millions de raisons pour lesquelles on peut détester Walmart, il vous reste la section «enfants» de quelques grandes chaînes de magasins, des boutiques spécialisées de quartier chères ou encore la bannière Toys ''R'' Us. Et parfois, car nous sommes humains et que la solution la plus facile est la plus attirante, nous nous retrouvons chez ce dernier, un peu malgré nous. Vous ne m'y reprendrez plus.
Chez Toys ''R'' Us, je l'admets, il y a un certain choix. Oui, les prix sont bons. Il y a de tout en fait, autant de «scrap» que de jouets de qualité. Et des accessoires et trucs pour bébés. Et une section dédiée au jeux vidéos. Le seul hic? Le service. Un gros hic. Un hic qui transforme toute expérience d'achat chez Toys ''R'' Us en véritable séance de torture psychologique. Ne cherchez pas l'aide ou encore moins le conseil d'un commis. Les prix sont souvent mal indiqués. Et quand vous arriverez pour payer, par un samedi après-midi occupé, combien de caisses trouverez vous ouvertes? Deux, parfois trois, jamais plus (même dans le temps des Fêtes). Vous serez alors englué pendant d'interminables minutes à l'intérieur d'une file de plusieurs personnes, voire des dizaines. Et le rythme de traitement des clients sera lent et vous fera perdre votre calme, simplement parce que les prix ne sont pas toujours entrés correctement dans la base de données et que la caissière doit vérifier auprès d'un commis pas très débrouillard. Alors quand votre tour sera venu, que vous entreverrez la fin de ce cauchemars, que constaterez-vous? De un, que les employés sont interpelés par leurs supérieurs en anglais (du moins au moment où j'y étais à la succursale de Laval). De deux, qu'ils sont peu avenants (et probablement sous-payés). De trois, qu'on vous demande de contribuer financièrement à une cause, sachant que la plupart d'entre nous se sentirons coupables de gâter leurs enfants (bien oui, vous savez, c'est notre fond de culpabilité judéo-chrétien). Mais ce n'est pas tout. En terminant, on nous indique que pour chaque «J'aime» sur la page Facebook de l'entreprise, un dollars sera donné à la même cause jusqu'au 30 avril. Là, c'est le bout du bout (pour être poli et ne pas utiliser de sémantique fécale). On fait tout pour décourager les clients de revenir, pour ensuite leur quémander vulgairement leur amour en échange de dollars sonnants et trébuchants. J'ai jamais vu une entreprise instrumentaliser une cause et ses clients aussi bêtement.
Quand une marque a l'occasion de bâtir avec moi une relation fondée sur l'intérêt et qu'elle bâcle sa part du marché implicite conclu, en me croyant captif, c'est loupé. Au lieu de se donner des airs d'engagement social, qu'elle se concentre sur l'essentiel: rémunérer et former adéquatement ses employés et en faire travailler suffisamment pour répondre à la demande sur le terrain. Qu'elle aménage aussi un comptoir de distribution des gros items qui ressemble plus à un entrepôt bien organisé qu'à un débarras bordélique. En bref, qu'elle s'attarde à mériter notre respect plutôt qu'à se servir de causes pour gonfler artificiellement son nombre de fans sur Facebook, pour ainsi faire plaisir au directeur marketing de Toronto. Cette pratique d'affaire qui consiste à nous prendre, nous et nos enfants pour des idiots, doit cesser. Car là, tout ce que je comprends, c'est que «Les Crétins ''R'' Us». No more for me.
Vivement les petites boutiques où la qualité et le service sont au rendez-vous. Achetons moins, mais achetons mieux. Mais surtout pas dans ce piège à cons.