J'ai été foudroyé par cette pub lors de l'écoute du premier match de la France à l'Euro 2012 sur TF1. Enfin, c'était la version 15 secondes de ce film. Rien en pub ne s'y approche présentement. Parce que Perrier, dans un traitement aussi sophistiqué qu'efficace, manipule à son avantage un symbole phare de la vie, le soleil, et ce à plusieurs niveaux.
Premier niveau: il fait chaud, je suis déshydraté, Perrier étanche ma soif. Évocation du bénéfice produit primaire.
Deuxième niveau: dans un monde au climat déréglé, Perrier se fout des riches et des puissants, c'est une marque indépendante d'esprit, résolument française mais transculturelle dans ses marchés, une marque qui fera à sa tête tout en étant socialement responsable en bout de ligne.
Troisième niveau: Perrier est une marque puissante et tendance qui alimente l'estime de soi par association, une seule goutte suffit pour régler le sort du monde, on dépend d'elle plus qu'elle n'a besoin de nous. L'inversion du pouvoir se veut un incitatif inconscient. Ici, on fait tout sauf quémander l'achat au consommateur par des situations bêtes de la vie de tous les jours. La marque est au-dessus de la mêlée.
Perrier est une femme forte, incarnation de la santé, de la minceur. C'est une beauté décidée, elle incarne la vie. Dans une allégorie qui rappelle autant Kubrick que l'esthétisme cinématographique français, Ogilvy Paris frappe un grand coup. De l'art commercial à son meilleur, qui évoque la toute-puissance culturelle de l'hexagone tout en positionnant la marque dans un champs qui lui est propre. Une publicité tellement léchée qu'elle nous donne soif de… Perrier.
Merci au pote Thomas Bastien de Morin Relations Publiques de m'avoir aiguillé sur cette version longue.