Je ne vous parlerai pas des étapes d'approbation d'un projet publicitaire. Pas intéressant. Parlons plutôt d'un déclencheur profond, particulièrement chez les garçons: l'approbation du père.
L'approbation du père, au-delà de l'estime de soi, est un moteur puissant qui aide à graduellement définir son identité sur une base solide. C'est un élément essentiel à la concentration de nos énergies sur un objectif, un facteur qui facilite une vision claire. C'est aussi un pilier sur lequel s'appuyer lorsqu'on doute. Sans cette validation, les risques de tourner en rond sont importants. La compensation ne se fera pas toujours de la bonne façon. Une carence de ce côté engendrera souvent une quête aussi abstraite qu'illusoire qui minera la vie pendant des années, parfois même des décennies: on percevra à tort son pouvoir à travers le regard des autres.
C'est donc avec un plaisir réconfortant que j'ai pu apprécier la qualité de ce message du pain britannique Hovis, une création de l'agence Dare London. De se servir de cette dimension en stratégie de création s'avérera une astuce très très payante pour l'annonceur, particulièrement chez certains segments de clientèle masculine sensibles à ce thème, même si je crois que les femmes peuvent être touchées au coeur par association. De transposer le produit, sa confection, ses attributs, dans une relation père fils aussi dure que satisfaisante, m'apparaît habile, malgré une réalisation convenue et une tonalité classique. Ici, tout est clair, on regarde par en avant, la boucle est bouclée, bref, c'est un message qui ne laisse aucune ambivalence. Rien à avoir avec les limbes psychologiques engendrés par des père aussi inconscients que nombriliques, dont plusieurs se retrouvent dans la publicité québécoise. Le pain Hovis est 100% vrai, il mérite notre respect!