Pour réussir à rendre le transport collectif sexy et lui donner un degré de coolitude semblable à celui d'une voiture exotique, il faut beaucoup de dérision, des ralentis évocateurs, des cibles interpelées dans leur mode de vie et un bus qui incarne le phallus ultime qui pénètre sans aucune difficulté les entrailles de la ville. Mais ce qu'il faut réellement, au-delà des artifices, c'est une expérience concrète et rentable pour les usagers.
Cette publicité de la danoise Midtraffik frappe dans le mille, mais une question me turlupine. Pourquoi annoncer un mode de transport qui fait supposément déjà fureur?
Enfin, si nous transposons cette campagne à certains joueurs du transport en commun interurbain ou municipal d'ici, nous arrivons rapidement à une conclusion pas très intéressante, soit celle de l'inutilité de la publicité quand le produit n'est pas à la hauteur en amont. Cette réalité, dans un tout autre secteur d'activité, avait été abordée de manière très chirurgicale par l'agence CP+B, quand cette dernière avait été confrontée au défi de la marque Dominos Pizza il y a quelques années. Peu importe le niveau de génie de la publicité, tant que le produit, la pizza, ne serait pas à la hauteur des attentes du consommateur, la publicité desservirait la marque car elle attirerait autant de nouveaux clients qui ne reviendraient jamais, trop déçus.
La publicité n'est qu'un maillon superficiel de l'amalgame marketing. Sa nature créative porte souvent certains dirigeants d'entreprise à lui attribuer plus de pouvoir qu'elle n'en a en réalité. La dernière chose qu'une entreprise comme Orléans Express, par exemple, a de besoin présentement, c'est d'une campagne de publicité. Travaillons à injecter du plaisir dans la vie des prospects et des clients. Peaufinons nos produits. Donnons une âme à la marque en définissant de manière durable et différenciée ses différentes composantes. Établissons un passage tangible du positionnement dans la dimension du réel. Ensuite on parlera de publicité. Et la publicité fonctionnera. Promettons du plaisir qui existe, du vrai.
J'avais lu en anglais un commentaire d'un certain Chris Seiger sur le blogue de Ad Contrarian que j'ai gardé en note (et francisé):
RépondreSupprimer"On peut réussir à vendre un produit/service de mauvaise qualité grâce à une bonne pub créative... une seule fois."
La pub peut utiliser l'ignorance et l'inexpérience du public face au produit/service. Mais une fois consommé, cet avantage est perdu et la publicité ne peut plus dire que c'est génial si on sait d'expérience que c'est pourri.
Pour le dire ça plus crûment, je citerais quelqu'un sur Twitter mais j'oublie son nom:
"Je peux bin de gosser une Venus de Milo en marde mais... ça va rester de la marde."
Mouahaha! Bonne fin de semaine!
Ahahah! Excellente promotion!
RépondreSupprimerThomas
Ah! Bien drôle, cette pub.. Mais effectivement, ça fait ressortir des questions... Pertinence d'investissement? Y a-t-il un décalage possible entre l'image corporative (idéalisée) et la satisfaction réelle du client..? Etc...
RépondreSupprimerLa question de la pertinence d'une campagne relève trop souvent d'un budget disponible et non d'un réel besoin. Que voulez-vous, des emplois dépendent des investissement, or, si on investit sur le produit et non en pub, que feront les directions de comm ?
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