«Est classique ce qui est sain, romantique ce qui est malade.» - Goethe
La femme semble être naturellement la cible évidente pour vibrer aux harmonies d'un scénario romantique. Après tout, quoiqu'on en dise, des dizaines de téléromans vivent sur cette niche, tout comme des séries de livres et de films. TVA présente les jeudis soirs ses «Films de filles». La surabondance de rose, d'illusions juvéniles, les mêmes sempiternelles histoires qui se répètent, bref, des recettes bêtes sont appliquées à la lettre pour favoriser la projection psychologique des femmes tout en positionnant un produit, un acteur, une ville, voire un parfum comme la solution apaisante. Car pour plusieurs femmes, si je me fie à ce que des marques globales leur offre comme message, le prince charmant existe encore, caché, camouflé, enfoui au fond de leur âme de petite fille, arrivant avec son sourire Crest et sa chevelure de Samson sur son cheval blanc. Mais qu'en est-il vraiment?
Je ne crois plus à cette perception de la femme aux émotions fragiles et aux attentes démesurées. Enfin pas pour la très grande majorité d'entre elles. La femme d'aujourd'hui connait ses besoins, ses forces et ses faiblesses, de même que son réel pouvoir, qu'elle exerce quotidiennement dans sa vie personnelle comme au travail. Elle est constamment exposée aux hommes et possède une idée assez juste de sa valeur et des possibilités qui s'offrent à elle pour rencontrer l'âme soeur. Sa sexualité est assumée et son autonomie bien tangible. Elle n'a pas besoin d'un Ken car elle sait qu'elle n'est pas Barbie et elle ne veut surtout pas être Barbie. À moins bien sûr d'être figée à un stade précoce de son développement psychologique, et là, ça relève de la pathologie.
Dans le petit film musical présenté en introduction, une réalisation de W+K Portland, on décale totalement cette version du romantisme en y intégrant humour et divertissement. Ceux qui me connaissent personnellement savent à quel point je crois en la musique comme vecteur efficace en publicité, et là, elle est à la fois entièrement originale et interprétée par les comédiens pour plus d'authenticité. Le produit est parfaitement montré, les minutes passent comme des secondes et la finale dévoile une prise de contrôle de la dynamique sexuelle par une fille qui vient de courir plusieurs milliers de kilomètres, pas mal! Les femmes, tout comme l'ensemble des segments de la population, méritent qu'on s'adresse à elles en respectant leur intelligence. Le romantisme existera toujours, il n'est d'ailleurs par l'apanage des femmes, mais il doit relever, selon moi, d'une tonalité mature qui transcende les clichés et préjugés. Le romantisme est une épice à utiliser avec discernement, c'est du safran.
Ouf! Je vous trouve bien optimiste sur les femmes. Si ce que vous écriviez était vrai, ce serait fantastique! Mais je vous assure que les femmes de moins de 30 ans sont encore plus à la recherche du prince charmant que l'ont été leurs mères. Elles acceptent de ressembler au stéréotype féminin en croyant que c'est ça le pouvoir: le pouvoir de séduire qui elles l'entendent. Toutes les jeunes femmes et jeunes filles ne sont pas comme ça, mais elles sont en bonne quantifié.
RépondreSupprimerEt ah, oui! La majorité des femmes n'assument pas leur sexualité. Avoir une vie sexuelle ne veut pas dire assumer sa sexualité et veut encore moins dire accorder une place importante à la recherche de son plaisir.
Un peu comme Sophie, je ne suis pas aussi optimiste que toi. Mais rassure toi, de l'autre côté, les hommes redeviennent victimes des stéréotypes aussi. Un espèce de retour du balancier de la décennie des hommes roses des années 80.
RépondreSupprimer(Attention, je ne m'improvise pas sociologue dans ce qui suit. C'est une opinion bien perso. :P)
Vois-tu, je crois qu'un fléau de notre société actuel en est un axé sur la catégorisation des choses. Un peu comme la théorie des ensembles mais sans qu'un seul ne se croise. Un homme c'est comme ceci. Une femme c'est comme cela. Ensuite tu as les sous-groupes: les hommes gays sont ainsi. Les lesbiennes, sont comme ça. Puis tu as les couches sociales, économique, sociodémographique, etc. (un exemple avec la politique: bien des gens ne comprennent pas comment je peux être ET de gauche pour certain truc ET de droite pour d'autre. On me traite de girouette. :P)
Sensibilisé aux systèmes de classement dès notre plus jeune âge grâce à l'école, l'internet, etc., on applique aussi ces systèmes durant notre quête de repère et d'imitation tout ça biaisé aussi par la pression social nous obligeant de se cadrer dans un univers connu de tout le monde.
Bon, anyway, tout ça pour dire au final que ce n'est pas parce que la catégorisation des comportements est en vogue et en croissance qu'une pub doit poursuivre dans la même veine. Toujours le même principe pour être efficace: détonner!
Et, aussi triste que cela soit de dire ça, s'adresser à l'intelligence des gens est actuellement une belle façon de sortir du lot. :P