Plusieurs personnes m'ont demandé ce que je pense de la refonte de l'image de La Presse et de son grand frère web Cyberpresse. Alors voici.
Lire un journal en papier, c'est retomber dans un univers familier, dans un confort rassurant, c'est lire le présent tout en s'associant à des émotions passées. Ce qui nous lie à nos chroniqueurs préférés, à certaines sections, cette occasion d'être dans sa tête et d'entendre les textes qu'on lit, tout ça n'a rien à avoir avec la technologie ou avec une vision futuriste des choses. C'est un lien organique. Tout ce que l'on veut, c'est être bien, en paix. Ça c'est le contexte pour le journal papier et c'est une prémisse importante.
Alors quoi penser de la refonte du journal La Presse et de Cyberpresse.ca? Harmoniser les deux noms me semble une bonne idée. Le préfixe «cyber» me semblait totalement dépassé et relevant d'une pseudo mode de la fin des années 90, même si on affirme que ce n'est pas les raisons qui ont motivé ce changement. La mise à niveau des deux identités m'apparaît comme la manière la plus simple et la plus efficace d'optimiser la reconnaissance de la marque, de ses valeurs, et ce dans un contexte multiplateforme. Le portail web est plus blanc et franchement pas si mal. Je ne m'y sens pas très à l'aise mais je dois donner une chance au coureur. Les nouvelles appellations de certaines rubriques me semblent appropriées.
Lire un journal en papier, c'est retomber dans un univers familier, dans un confort rassurant, c'est lire le présent tout en s'associant à des émotions passées. Ce qui nous lie à nos chroniqueurs préférés, à certaines sections, cette occasion d'être dans sa tête et d'entendre les textes qu'on lit, tout ça n'a rien à avoir avec la technologie ou avec une vision futuriste des choses. C'est un lien organique. Tout ce que l'on veut, c'est être bien, en paix. Ça c'est le contexte pour le journal papier et c'est une prémisse importante.
Alors quoi penser de la refonte du journal La Presse et de Cyberpresse.ca? Harmoniser les deux noms me semble une bonne idée. Le préfixe «cyber» me semblait totalement dépassé et relevant d'une pseudo mode de la fin des années 90, même si on affirme que ce n'est pas les raisons qui ont motivé ce changement. La mise à niveau des deux identités m'apparaît comme la manière la plus simple et la plus efficace d'optimiser la reconnaissance de la marque, de ses valeurs, et ce dans un contexte multiplateforme. Le portail web est plus blanc et franchement pas si mal. Je ne m'y sens pas très à l'aise mais je dois donner une chance au coureur. Les nouvelles appellations de certaines rubriques me semblent appropriées.
Pour ce qui est du nouveau logo, je crois qu'on a erré. L'ancien designer en moi comprends cette volonté d'une esthétique contemporaine, épurée, géométrique. Mais le féru en branding que je suis devenu, lui, n'y voit pas grand chose de positif. Il faut avant tout savoir se placer dans le contexte de lecture des clients, tant au niveau psychologique que sociologique. Je crois qu'on avait une merveilleuse opportunité d'offrir une imagerie porteuse de symboles, plus englobante, et surtout, différente de la concurrence. Pourquoi tomber dans le piège de l'instant présent, comme n'importe quelle entreprise obsédée par les modes, quand ce qui constitue l'ADN de notre marque est l'histoire? J'aurais volontiers emprunté la voie d'une approche graphique plus riche, en y intégrant des éléments du passé. Qui a décrété que l'histoire et la technologie ne devaient pas faire bon ménage? La technologie, c'est une forme, un moyen, aucunement lié au graphisme, qui traduit pour sa part une synthèse des attributs de la marque. Je suis d'accord avec un aménagement qui respire, avec l'harmonie, mais pas avec un exercice désincarné. Ce carré rouge ne rime à rien en ce qui me concerne. On doit avoir développé tout un argumentaire et l'avoir testé en masse, mais je n'y crois pas. C'est un déni bête d'un héritage complexe. Et ce même si la version papier disparaît en 2013 comme certaines rumeurs le laissent entendre.
Nous allons tous nous habituer à ce changement, mais une chose est claire pour moi: on a loupé une superbe occasion de s'élever au-dessus de la mêlée et de transcender les forces de la marque. Ce n'est pas dramatique, mais c'est un peu triste et malheureusement un peu trop à l'image de notre société qui valorise la forme au détriment du fond. Car le graphisme peut aussi traduire le fond quand on s'en donne la peine.