En ce vendredi, tout pointe vers ce thème, celui du départ. Mon beau-frère, à la suite d'une réaction à une chirurgie importante mais assez routinière, nous a donné la frousse. Et par le fait même a révélé son importance dans notre noyau familial. Il est passé assez proche de partir.
Ce matin, j'ai passé du temps, dans le cadre de mon travail, avec une personne gravement atteinte par la maladie. Elle vit dans un paradis qu'elle va quitter plus tôt que tard. Et même si je ne la connais pratiquement pas, ça me rend triste car son énergie est unique et qu'elle aime beaucoup la vie. Elle va partir.
Depuis 48h, les médias, à raison, nous étouffent de la couverture concernant la collusion, la corruption et la fraude systématisée, notamment dans le secteur de la construction. Du Québec, même si je sais pertinemment que ce n'est pas réellement mieux ailleurs, j'ai honte. Je n'ai pas voté pour ça. Et tout ça perdurera, tant qu'il n'y aura pas de soulèvement. Or, la seule vraie révolution de notre histoire, c'est la Révolution tranquille. Ça dit tout. Même lorsqu'on se révolte, on le fait sans faire de bruit, sans casser des oeufs. Notre ADN collectif provoque chez moi un profond sentiment d'impuissance. De voir grandir mon fils dans cette société pourrie jusqu'à la moelle où la classe politique laisse des truands nous voler en toute impunité relève du supplice de la goutte. J'ai envie d'un endroit où les gens sont fiers, droits et surtout pas embarrassés de ce qu'ils sont. Tout ça me donne le goût de partir, pour de bon.
La semaine prochaine, je vais partir. Petit voyage aussi égocentrique qu'essentiel en cette année particulière, en ce milieu de vie. Je vais partir à l'étranger voir si je peux m'y retrouver et m'y ressourcer. En espérant aussi puiser en moi des pistes de solution à plusieurs questionnements. Mais je sais que je vais revenir, car partir ne peut prendre son sens que si l'on peut revenir.