dimanche 21 août 2011
Les nourritures terrestres
Nous, les humains, carburons à vivre mieux, à l'amélioration de notre sort. Nous ne pouvons envisager un statut quo permanent, car nous deviendrions automatiquement blasés. Nous devons posséder ne serait-ce que l'illusion que nous progressons vers quelque chose de mieux. En amour, au travail, en amitié, nous devons gérer le changement, l'évolution, en sachant que nous aurons en retour l'opportunité de tirer notre épingle du jeu. Nous sommes généralement insatisfaits, mais jamais au point d'en rester paralysés. Au contraire, c'est l'insatisfaction qui nous propulse hors de notre lit le matin. Savoir nourrir cette dynamique, en création publicitaire, peut s'avérer très payant.
Prenons l'exemple de la multinationale suédoise la plus célèbre, Ikea. Dans cette dernière publicité, elle évoque de manière allégorique les grandes batailles épiques du Moyen-Âge en positionnant la marque comme un antidote à l'ennui. L'énergie de la classe moyenne déferle sauvagement sur des décors dépassés. Les différentes catégories de produits sont montrées. Tout le monde peut s'y reconnaître. On ne vend pas de la camelote bon marché, on ne vend pas le «fast-food» du meuble, on ne mentionne pas l'impact écologique du remplacement compulsif de ses causeuses selon le goût du jour ni les avantages du recyclage de sa table de nuit. Non. Ikea combat la platitude du décor plate d'une vie plate. Elle vous offre l'illusion d'une vie meilleure. Maintenant. Brillant.
Tout ça pour revenir encore une fois sur l'importance d'extraire de notre offre le bénéfice ultime, de le transposer, bref, de communiquer au public une vie rêvée. Même si dans la réalité, vous allez leur vendre, en connaissance de cause, des meubles à assembler qui n'auront que très rarement l'allure escomptée. Mais c'est pas grave, on pourra les remplacer rapidement car sont pas chers.
Merci au pote Thomas Bastien pour le tuyau!
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