Plusieurs s’entendront avec moi pour convenir qu’une des tendances les plus lourdes en communication est l’augmentation des messages transmis sur des écrans, que ce soit sur des téléphones intelligents, sur des écrans plats disposés un peu partout dans les commerces ou par le biais d’affichage publicitaire comme Zoom ou Newad que nous retrouvons dans certains environnement ciblés, sans oublier les superpanneaux extérieurs qui deviennent de plus en plus numériques. Ce courant est incontournable pour différentes raisons et les marques qui savent en exploiter les possibilités améliorent nettement leurs chances de sortir du lot.
L’avantage le plus important de l’utilisation des écrans, c’est la flexibilité. Là où l’imprimé fige dans le temps ce que nous voulons communiquer, l’affichage numérique permet plutôt de moduler les messages en fonction du contexte, pavant la voie à une conversation, à de l’interactivité, mais surtout, à une symbiose entre le contexte de visualisation et la marque, avec pour effet de décupler le niveau de pertinence et par le fait même le degré d’efficacité des communications. En résulte une notion presque inimaginable il n’y a pas si longtemps: le concept d’expérience. Prenons le cas du nouvel hôtel Cosmopolitan de Las Vegas présenté en introduction, gagnant du Grand Prix Design au dernier Festival de la créativité de Cannes conjointement avec son agence Digital Kitchen. Là où plusieurs établissements hôteliers se bornent à exposer de manière ostentatoire des matériaux de grand luxe, statiques, qui deviendront vulnérables aux cycles des modes, cet hôtel s’est doté d’un puissant générateur d’ambiance et d’expérience en exploitant différents écrans sur les colonnes de son lobby, le tout transcendé par des miroirs qui amplifient les effets. C’est brillant, vibrant et absolument saisissant, en plus d’être versatile et de permettre à l’hôtel de moduler différentes ambiances au goût du moment, un peu comme un grand chef dans un restaurant gastronomique. Impressionnant, dans tous les sens du terme.
Évidemment, les écrans ne représentent que la forme et non le contenu. Ils ouvrent donc la porte toute grande à des exploitations qui transposeraient maladroitement un manque de goût et une angoisse de tout dire, de tout montrer, ce que j’appelle communément le syndrome de la «pizza toute garnie avec des anchois». N’empêche, ces possibilités n’existaient pas il n’y a pas si longtemps et l’évolution à laquelle nous sommes exposés en temps réel est tout simplement phénoménale. L’exploration des possibilités devient réellement excitante pour un créatif. Comme le disait Yvon Deschamps dans son monologue Cable TV : «On veut pas l'sawouère [...] on veut le wouère!». Et bien, ouvrez grand les yeux, ça ne fait que commencer!
Le petit film ci-dessous vous montre l’hôtel plus en détails, combien pensez-vous que tout ça a coûté?