vendredi 11 février 2011
Le Boulevard des Rêves brisés
Nous le savons tous, la vie est la résultante d’une succession de choix, d’occasions, de hasards et de coïncidences. Des milliers de parcours possibles, mais au final, qu’une voix, la nôtre, parfois celle de la résignation face à nos ambitions initiales, parfois celles du succès inespéré, parfois, et c’est souvent le cas, un peu des deux. Cette potentialité de succès absolu dort en chacun de nous, mais la réalité nous rappelle à l’ordre. Le quotidien nous ramène sur terre. Nos peurs nous minent. Vieillir, pour la très grande majorité de nous tous, c’est avant tout faire son deuil de ce que j’appelle le «Syndrome de la Rock Star». Certains y arrivent et savent conjugueur leur bonheur au quotidien, tandis que d’autres se vautrent dans les excuses pour justifier éternellement leur immobilisme, leur procrastination devant l’éternel. Ce film publicitaire de Jim Beam, premier producteur de bourbon, joue exactement sur cette corde, habilement.
Jim Beam nous dit simplement que les choix les plus osés sont ceux qui nous mènent à nos rêves. Évident mais ô combien révélateur. Willem Dafoe, d’une versatilité désarmante, incarne avec brio un produit masculin dans une approche de création «aspirationnelle» qui, je vous l’admets, a suscité chez moi quelques questionnements. On ne perd pas son temps à vanter le goût ou les bénéfices «steak-blé d’inde-patate» du produit, on me livre plutôt une réflexion intimiste sur le destin et les possibilités. Tout ça me fait accepter une facture relativement classique, pour un produit qui demeure néanmoins assez conservateur. Mais le choix d’en boire devient soudainement plus intéressant. C’est aussi ça la publicité.
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