En ce vendredi, tout pointe vers ce thème, celui du départ. Mon beau-frère, à la suite d'une réaction à une chirurgie importante mais assez routinière, nous a donné la frousse. Et par le fait même a révélé son importance dans notre noyau familial. Il est passé assez proche de partir.
Ce matin, j'ai passé du temps, dans le cadre de mon travail, avec une personne gravement atteinte par la maladie. Elle vit dans un paradis qu'elle va quitter plus tôt que tard. Et même si je ne la connais pratiquement pas, ça me rend triste car son énergie est unique et qu'elle aime beaucoup la vie. Elle va partir.
Depuis 48h, les médias, à raison, nous étouffent de la couverture concernant la collusion, la corruption et la fraude systématisée, notamment dans le secteur de la construction. Du Québec, même si je sais pertinemment que ce n'est pas réellement mieux ailleurs, j'ai honte. Je n'ai pas voté pour ça. Et tout ça perdurera, tant qu'il n'y aura pas de soulèvement. Or, la seule vraie révolution de notre histoire, c'est la Révolution tranquille. Ça dit tout. Même lorsqu'on se révolte, on le fait sans faire de bruit, sans casser des oeufs. Notre ADN collectif provoque chez moi un profond sentiment d'impuissance. De voir grandir mon fils dans cette société pourrie jusqu'à la moelle où la classe politique laisse des truands nous voler en toute impunité relève du supplice de la goutte. J'ai envie d'un endroit où les gens sont fiers, droits et surtout pas embarrassés de ce qu'ils sont. Tout ça me donne le goût de partir, pour de bon.
La semaine prochaine, je vais partir. Petit voyage aussi égocentrique qu'essentiel en cette année particulière, en ce milieu de vie. Je vais partir à l'étranger voir si je peux m'y retrouver et m'y ressourcer. En espérant aussi puiser en moi des pistes de solution à plusieurs questionnements. Mais je sais que je vais revenir, car partir ne peut prendre son sens que si l'on peut revenir.
Mathieu, je te comprends aussi: l'attitude des humains, de certains humains me déçoit et notre société révèle certaines horreurs certes, me je ne dis qu'il n'en tient qu'à nous de le rendre meilleur par nos gestes du quotidien, par nos paroles, par nos valeurs, par nos combats, chaque jour. J'y crois enfin je souhaite y croire!
RépondreSupprimerFrancine Morin
@Moufff
Savoir s'arrêter, c'est aussi un peu cela. Le mal que notre société vie, que chaque personne vie est souvent causé par notre incapacité autant personnel que sociétal à prendre du recul, à vivre le silence du moment afin de mieux voir nos prochains pas. Il est vitale si l'on veut planifier au mieux notre avenir d'être capable de tolérer ces silences pleins de potentiel. Je te souhaite Mathieu un bon moment de silence pendant ce voyage. Au retour tu auras à coup sur sut retrouver le fil d’Ariane sur ces questions qui te sont tiennent. Patricia Paquette @pseidonia
RépondreSupprimerCe qui nous rend foncièrement bon et honnête n'est pas nécessairement notre éducation ou nos principes. C'est souvent la simple crainte de se faire prendre.
RépondreSupprimerUn homme ou une femme de valeur se révèle quand il fait face à la possibilité d'être le plus grand égoïste du monde dans l'assurance de la plus grande discrétion et dans l'anonymat le plus complet.
Le profit dans l'indifférence général. Voilà quelque chose d'irrésistible pour le commun des mortels.
Bon voyage, Mathieu. Et n'oublie pas cette fameuse phrase "Il y a du bon en ce monde, Monsieur Frodon, et ça vaut la peine de se battre pour cela."
Et pour ce qui est de la mort, je crois que rien ne pourra y changer quoique ce soit. C'est quand on la frôle des doigts qu'on comprend la fagilité et la beauté de la vie. Au lieu de la voir comme une faucheuse encapuchonnée de noir, je lui donne plutôt un rôle de révélatrice.
On est plus réceptif pour une introspection face à une révélatrice plutôt qu'à un squelette armé d'une faux. :P