lundi 29 août 2011
Les fous
Ce n'est pas à la mode d'être fou. À cette époque cynique, défaitiste, individualiste, où les notions de réalité et de vérité sont constamment distortionnées par la paresse intellectuelle ambiante, on ne se fait pas beaucoup d'amis à rêver d'un monde meilleur. Et encore moins à travailler concrètement en cette direction. Être assez fou pour se balancer du jugement des autres, pour défier le «gros bon sens» et pour mener à terme ne serait-ce qu'une fraction de rêve semble marginal. En publicité, vendre la différence au client est une chose facile, mais y arriver réellement, en dehors des sentiers battus, que ce soit par la manière ou le fond, devient de plus en plus rare. La différence ne réside pas dans l'orgie d'effets spéciaux ou dans la présence de 45 vedettes dans votre message. La différence est un état d'esprit: elle est aussi difficile à atteindre qu'elle est facile à ressentir lorsqu'elle émerge.
Les fous nous laissent souvent indifférents, au mieux ils soulèvent certains adeptes, mais jamais, au grand jamais, ils n'auront aspiré, vivants, au statut d'icône auquel ils accèdent automatiquement à la fin de leur parcours. Lorsqu'ils disparaissent, nous sommes soudainement, collectivement, pris d'une peur de se retrouver un jour dans un monde sans fous. Leur lumière est tellement omniprésente que nous ne la percevons plus, car nous la prenons pour acquise. Mais lorsqu'elle s'éteint, et que le ciel s'assombrit, nous craignons la noirceur. Jack la semaine dernière, puis Steve Jobs qui vit ses derniers moments, c'est trop de lumière qui s'éteint tout à coup.
Ressentez-vous comme moi cette pression d'en faire un peu plus? De laisser respirer le fou en vous? Si ça vous dit, faisons-le, maintenant!
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Le plus difficile, c'est toujours la première pelleté de terre...
RépondreSupprimerJ'ai quelques ambitions et verrai bien si je serai un futur fou. J'ai été cynique immobile assez longtemps. ;)
Si tu me croises dans le Parc Lafontaine d'ici quelques années, dis-toi que j'aurai essayé mais échoué! :P lol
Mais moi j'te le dis, j'embarque!
Je l'affirme, je suis une marginale, i.e. une folle sensible.
RépondreSupprimerJ'admets et je reconnais maintenant que je suis TROP généreuse, et ce, souvent TRÈS souvent sans aucun retour, aucune reconnaissance.
Cette folie fait de moi, cette personne, Caroline. Cette folie fait également de moi, une personne très débrouillarde, à défaut d'être intellectuelle. Cette folie, mine de rien, m'a permis d'évoluer autant dans ma vie personnelle que professionnelle. Elle a servi énormément à d'autres personnes, sans qu'elles en soient conscientes, d'évoluer personnellement et professionnellement.
Je me rends compte également, et je sais que ça fait prétentieux, que bien de mes idées n'étant pas acceptées à la base, le sont maintenant mais par d'autres personnes s'appropriant mieux mes idées que moi je peux ou j'ai pu le faire. Ma générosité va jusque là, sans vouloir me battre, car nous sommes humains. Même sans reconnaissance directement vers moi, si ça permet à l'humain d'évoluer et d'avancer, c'est déjà une reconnaissance en soi.
Je suis également détestée pour ça même si des gens en retire un énorme bénéfice dans leur vie. J'en ai souvent souffert mais de moins en moins maintenant car je suis MOI et non enfermée dans un rôle qui me rendrait encore plus malheureuse.
Pour moi, c'est justement aimer la vie que d'être soi-même. Et si on s'aime soi-même, on aime les autres même si certaines personnes vous détestent sans vraiment savoir pourquoi.
Alors, oui, je me permets d'être marginale, un synonyme de folie mais également de liberté et, en quelque sorte, d'évolution.
Merci Mathieu de tes billets me et nous faisant réfléchir sur soi mais également sur les autres autour de soi. ;-)
La raison s'adapte sagement au monde. La folie se bat, et parfois remporte la victoire. C"est la folie qui change le monde.
RépondreSupprimerLa femme de Don Quichotte