Moi et les publicités de yogourt, nous ne faisons pas bon ménage, et ce depuis bien avant le fameux 99 francs de Beigbeder en 2000. En fait, je ne me souviens pas trop d'une marque dans ce secteur d'activité qui m'ait jamais fait vibrer. De un, je ne représente pas la cible classique pour ce type de produit, de deux, je déteste généralement les approches qui mettent en évidence la «recette». Dans le cas du yogourt, elle est généralement constituée d'une femme qui pratique une activité physique, de son orgasme à se délecter par la suite d'un produit maigre qui a la consistance du jello et dont le goût est révélé par un édulcorant, pour finalement se retrouver avec le «pack shot», cette photo parfaite du contenant. En fait, peu importe la discipline, j'ai tendance à éviter les «recettes». Mais là, soudainement, provenant d'une marque que je ne connaissais pas et qui n'est visiblement pas disponible ici, arrive une publicité issue d'une agence culte, Mullen. Eurêka! Oui, j'ai enfin vibré pour du yogourt (ou yaourt pour les fans de Josée Di Stasio). L'improbable s'est produit. Ça s'appelle Fage Total Plain Extraordinary.
Est-ce la poésie et la présence masculine marquée dans la narration? Ou encore l'esthétisme marqué du traitement visuel qui rappelle l'art contemporain (bon, je l'admet, la vache est de trop)? Est-ce parce qu'il n'y a pas une fille qui danse gratuitement sur une toune insignifiante avec une robe rouge? En fait, c'est peut-être la pureté du message, le fait qu'on se concentre sur l'essentiel, en mode «macro», donc en plans très très rapprochés, qui donne à ce message un air de nouveauté. Et cette impression qu'on ne prend pas le consommateur pour un imbécile heureux malgré la finale convenue.
En fait, la blancheur me plaît. Je vous laisse donc sur une autre nouvelle publicité épurée et esthétique, celle du «Smart Cover» du iPad2 lancé hier, que je n'achèterai pas, trop occupé à user la version initiale acquise l'été dernier, car voyez-vous, pour arriver à développer une version améliorée, il faut compter sur des apôtres, ceux-là même qui doivent par la suite vivre avec leur choix souvent trop impulsif...
C'est ça le problème avec les idées trop conceptuelles ou stylisés : essayes de les décrire à un client et de le convaincre que pour sa pub de char, ou de yogourt, c'est une métaphore d'une fleur qui se transforme en femme et tralala. Pas évident!
RépondreSupprimerAu Québec y'a-t-il encore des pubs comme celle-là ? Ça prend une sacré agence persuasive pour faire passer ça au client.
Je suis convaincu que 95% veulent une idée humoristique, le 5% qui reste c'est des concepts qui font beaucoup chemin comme les Desjardins ou le Lait.
Titre trompeur?
RépondreSupprimerDepuis plusieurs années, mes têtes de Turcs sont les annonces de yogourts et Denis Lévesques... Depuis des années, les pubs de yogourt m'énervent à un point que je n'peux décrire.
RépondreSupprimerMais là, ici, en ce vendredi, je viens de voir une pub de yogourt qui me plaît... Je crois que ça vaudrait la peine de créer un nouveau congé ferié... Il y a eu la chute du mur de Berlin et maintenant ça...
Quel beau jour! Haha!
Est-ce qu'une belle pub de yogourt fait vraiment réellement vendre plus de yogourt qu'une pub avec une fille qui fait du yoga ? Je ne sais pas.
RépondreSupprimerVraiment, j'avoue que moi aussi j'ai aimé cette pub. Au-delà de cette magnifique création, il y a le propos. On me parle d'un yogourt enfin! Pas d'un probiotique-machin, ni d'un acido-cossin-philus. Un yogourt and that is it. C'est comme vous le dites " on se concentre sur l'essentiel".
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