Pourquoi certaines personnes apparaissent crédibles et d'autres pas? Pourquoi certaines marques semblent attrayantes et d'autres pas? À cette époque où nous commentons en temps réel, moi le premier, nos humeurs, les assiettes des restos chics, des albums qui nous animent; à cette époque du présent, du moment, souvent de l'assouvissement de l'impatience et de la compensation de la peur du vide, pourquoi certains s'en tirent mieux que d'autres?
Quand nous débutons à collaborer avec un nouveau client à l'agence, nous faisons le travail classique d'analyse du marché, de la concurrence, etc. Ce travail est important, incontournable, primordial, mais il y a plus. J'entends de comprendre d'où vient l'organisation et où elle va, tant sur le plan opérationnel que par rapport à l'évolution des perceptions de la clientèle visée. Plus encore, au rapport entre la marque et les grands courants sociologiques et idéologiques. Cet aspect m'inspire au plus haut point et je crois qu'il est sous-estimé par plusieurs «marketeurs» et publicitaires pour qui des sciences sociales comme la sociologie et la psychologie ne représentent que du pelletage de nuage irrationnel. J'aimerais bien savoir à quoi pensaient les gens qui ont investi dans l'échec monumental d’une entreprise comme les beignes Krispy Kreme au Québec? Je parierais sur le fait que les analyses marketing étaient favorables, mais également sur le fait qu'on n’avait aucune idée de l'évolution des valeurs et des tendances de fond qui animent le peuple québécois, notamment par rapport à la santé.
La réponse à tous les questionnements énoncés précédemment, selon moi, c'est le recul. La perspective. De voir la forêt et non seulement les arbres. De communiquer sa vision du monde de manière cohérente, sur une longue période. De savoir d'où l’on vient, d'accorder un tant soi peu d'importance aux dimensions historiques, politiques et sociologiques qui façonnent nos sociétés. De respecter ne serait-ce qu'une seconde le fait que le passé renferme une grosse partie des réponses que nous cherchons et que nous ne sommes par les premiers à vivre certains cycles. De se reculer un peu pour voir plus large, plus loin, et par le fait même, sortir un peu de cette impulsion du moment qui fait grassement vivre des entreprises et des individus qui ne désirent d'aucune façon votre bien-être, mais plutôt votre bien, pour se l'approprier, point.
Tout à fait d'accord avec cette pensée. J'ai d'ailleurs souvent du mal lorsque les personnes se jettent sur les communications 2.0 sans aucun recul... Du temps et une analyse juste sont les clés d'un travail de qualité.
RépondreSupprimer@thomasbastien
C'est ce que j'aime de l'esprit généraliste: l'ouverture d'esprit permettant un recul.
RépondreSupprimerÀ vouloir assoir toute logique sur des statistiques, l'on oublie de simplement observer le bon sens. C'est une mentalité typiquement lemmings: on va en ligne droite sans se demander si c'est la bonne direction. On s'en fou, tant qu'on marche vers la tendance! Jusqu'à ce que l'on tombe dans un précipice... (http://bit.ly/e83ah9)
Très important le recul. Comme j'ai déjà intitulé un billet de blogue voilà longtemps: Faire un pas derrière pour sauter plus loin.