J'ai récemment vanté l'importance en création publicitaire de ne pas se prendre trop au sérieux et de favoriser un lien honnête avec le consommateur. Dans certains cas rares, le produit est tellement polarisant qu'il peut en coûter à un prospect ou à un client existant d'afficher son attachement à notre marque, rectitude politique oblige. Des marques qui existeront tant que l'homme restera homme et qu'il se laissera aller à certains plaisirs coupables, mais néanmoins tangibles, qui, lorsqu'ils respectent le cadre légal, peuvent faire l'objet de campagnes publicitaires créatives. La fameuse chaîne de restaurants Hooters, aux plantureuses mais non moins sympathiques serveuses, rentre tout à fait dans cette catégorie.
La publicité montrée ci-contre fait partie d'une campagne de l'agence Ogilvy Guatemala. De la publicité qui se veut astucieuse, mais qui, dans les faits, représente plutôt un clin d'oeil complice à l'amateur de malbouffe, de bière pas chère et de poitrines triple D. Un produit terriblement polarisant qui attire un certain segment d'hommes dont nous pouvons présumer du manque de subtilité, mais pas nécessairement du manque d'intelligence. Alors quoi de mieux qu'un pastiche d'une publicité d'articles de pêche, de voitures sports ou encore d'outils de construction? J'adore. Et que dire aussi de la tonalité rédactionnelle franchement décalée quand on annonce candidement «It's done this way so that your girlfriend doesn't find out that you are coming to our Happy Hour»! Les prix représentent tout simplement les montants des différents combos offerts. Les couleurs et le logo Hooters sont placés en petit dans une bulle à un endroit stratégique. Est-ce que ça marche? Est-ce que ça respecte l'essence de la marque? Ça reste à être démontré... Mais ça mérite notre attention.
La marque essaie donc ici de favoriser la complicité avec ses clients et à exploiter l'humour, sans jamais vraiment se prendre au sérieux. Je suspecte même les stratèges d'Ogilvy d'avoir voulu ramollir les résistances des conjointes par cette approche qui camoufle particulièrement bien l'avantage concurrentiel principal de l'annonceur, soit le volume mammaire de ses serveuses. Un annonceur qui respecte l'intelligence de ses clients tout en couvrant habilement ce sein que je ne saurais voir. De la manipulation bon enfant qui n'a par contre rien à avoir avec Tartuffe et qui a remporté un Lion de bronze au dernier Festival des Lions de Cannes dont vous pourrez voir le film des gagnants en avant-première de l'industrie ce mercredi soir à l'eXcentris (quelques places sont encore disponibles) ou encore au Cinéma du Parc à partir du 19 novembre.
Trouvé via le blogue Copyranter, où vous pourrez en voir plus, en collaboration avec AdsOfTheWorld.