lundi 3 mai 2010

Se faire sonner les cloches

Vous avez sûrement remarqué cette nouvelle publicité de Videotron signée Sid Lee et qui est diffusée depuis le match fatidique qui opposait les Canadiens aux Capitals mercredi dernier. On y voit un client présumé de Bell qui évolue dans un univers Internet totalement surréaliste et enlevant, un univers de rêve, celui de Videotron. Les notions de vitesse et de liberté y sont omniprésentes et la réalisation est particulièrement réussie, dans un registre techno surréaliste. Je vais mettre une chose au clair avant de continuer: je ne suis pas un fan de Quebecor, pour toutes sortes de raisons que je ne dévoilerai pas ici. Mais force est d'admettre que sa nouvelle publicité est efficace pour une raison simple: on a envie de chevaucher le curseur de Videotron. L’opposition entre la réalité enlevante de l'univers de marque de ce dernier, notamment pour son service Internet, à celui présumé de Bell, qui voit son client pris dans l'oppression de l'attente reliée à la lenteur du service, est très habile. Je dis présumé client de Bell, car le logo de Bell n'est jamais montré, le nom n'est pas mentionné, et sa police de caractère n'y apparaît pas. N'empêche, on SENT l'univers de Bell: fond blanc, personnage jeune et urbain, utilisation du bleu dans le mobilier... Enfin, Bell poursuit Videotron pour plus de 50 millions de dollars, car elle dit que ses publicités sont trompeuses et mensongères quand elle affirme offrir le service le plus rapide. Semblerait que ce soit techniquement à moitié vrai. À suivre…

Mais pour revenir à Bell, je pense que je devrais les poursuivre pour harcèlement par utilisation abusive de publicité directe par la poste, car les lettres du géant endormi se succèdent à un rythme infernal chez moi depuis près de 4 ans, soit depuis notre départ pour Videotron. Une marque qui utilise tous les subterfuges pour que nous ouvrions ses enveloppes, entre autre en ne les signant pas, ne respecte pas mon intelligence. Pas plus qu'elle ne respecte l'environnement qu’elle bafoue en mon nom. Tous s'entendent pour convenir que cette marque, qui détenait un quasi-monopole dans son secteur d'activité, a couru à sa perte en négligeant de s'ajuster à la concurrence et en se fiant exclusivement à ses publicités pendant près d'une décennie. Elle a opéré une déconnexion totale avec ses clients, avec comme résultat une hémorragie qui ne cesse de durer. Car un client brûlé, c'est une cellule cancéreuse pour une marque, et ça prend plus que des publicités à la télé et des lettres personnalisées avec des offres opportunistes pour guérir ce cancer. Surtout quand le concurrent principal fait relativement bien le travail.

Le purgatoire de Bell, selon moi, est loin d’être terminé. Au lieu de dépenser des sommes considérables à m'assaillir de lettres insipides, elle devrait plutôt refaire les fondations de sa marque pour vrai et livrer la marchandise au lieu de nous entretenir de paroles creuses. Comme le disent nos amis anglophones : «if you're going to talk the talk, you've got to walk the walk». Un client bien servi vaut trois cents publicités, simple à comprendre, non?

Vous pouvez voir la publicité en question ici

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