Il y a environ un mois, la campagne de prévention de la maltraitance du ministère québécois de la Famille et des Aînés débutait, une campagne superbe, déployée à la télé en messages de 60 secondes, sur le web, bref, une belle approche intégrée qui semble avoir porté des fruits par une explosion des appels à la ligne d'entraide. Donc rien à redire, une belle initiative, des résultats tangibles, de la créativité à plusieurs niveau. On parle d'une campagne provinciale initiée par le gouvernement du Québec.
Et là, entre deux émissions télés un peu insipides, que vois-je ? Qu'entend-je ? Qu'ouïe-je ? Qu'auriculais-je? Une autre publicité qui communiquait exactement les mêmes messages que celle dont je vous parlais précédemment, à une nuance près: c'était une publicité «steak, blé d'inde, patates», sans aucune subtilité, pas de saut créatif, pas de concept, une enfilade poche de séquences clichées où l'on voit des aînés maltraités. Direction artistique digne d'une publicité de Lakota. Aucune vision. Une job de bras publicitaire que je ne peux même pas vous montrer car elle n'est pas disponible sur le web. Une publicité aussi dénaturée de notre contexte culturel qu'une publicité de Windows 7. Là où on avait, chez Cartier Communication, développé une approche porteuse avec Yvon Deschamps, une création sensible, qui faisait appel à notre intelligence, ici, avec notre très cher gouvernement du Canada, on nous parlait comme on parle à un enfant de 5 ans.
Loin de moi l'idée de transposer sur ce blogue une opinion politique ou de lancer un débat sur le nationalisme. Je parle ici uniquement de publicité, de budget, d'efficience. Or, je constate que nos deux paliers de gouvernement ne semblent visiblement pas se parler. Que les frais de production sont inutilement dédoublés. Que la stratégie média aurait pu être concertée pour maximiser les résultats. Que l'uniformité d'un message porteur, véhiculé par une approche intégrée «fédéral-provincial» aurait décuplé la fréquence d'un message pertinent qui fonctionne mieux. Je parle de centaines de milliers de dollars jetés à la poubelle inutilement. De votre argent. Comment, dans une société évoluée comme la nôtre, pouvons-nous encore, en 2010, voir nos gouvernements se comporter comme des poules sans têtes?
Ajout: Voici la publicité en question, merci à Marie-Ève Duval pour le fichier!!!!
Bon, que les gouvernements se comportent comme des poules sans tête, c'est une évidence. On n'ira pas par là. Mais pour ton autre proposition, une campagne commune pour un groupe, même un groupe de deux, as-tu déjà fait cette expérience, Mathieu ? Moi oui. L'enfer sur terre. Oublie ça.
RépondreSupprimerHélène: tu as probablement raison, faudrait voir, ça dépend toujours des gens impliqués et du degré de sensibilité du dossier sur le plan politique... Enfin, ce serait quand même l'idéal.
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